PSQ : Rencontre avec la psychologue du commissariat de Créteil

Mis à jour le 27/04/2018

La Police de Sécurité du Quotidien, c’est aussi une prise en charge optimale des citoyens dans les commissariats, notamment grâce à un accompagnement psychologique.

Nous avons rencontré la psychologue du premier district, au commissariat de Créteil, qui nous présente ce métier parfois peu connu du grand public.

- Pouvez-vous nous présenter votre parcours et votre métier ?

J’ai suivi des études de psychologie à l’université de Jussieu – puis j’ai fait un stage spécialisé en criminologie et victimologie en Belgique. J’ai ensuite rejoins une association d’aide aux victimes en région parisienne, avant d’intégrer le commissariat de Créteil en 2009.

La clinique du traumatisme des personnes qui viennent me voir est diverse. Je reçois à la fois des victimes de violences conjugales, des parents maltraités par leur enfant, des victimes de cambriolages ou de braquages... C’est très varié, c'est ce qui me plaît.

- Comment se déroulent vos journées ?

Les victimes que je reçois sont orientées par les policiers avant ou après une main courante. J’essaie de les recevoir le plus rapidement possible. Mais des personnes peuvent également se présenter spontanément. Par exemple, les femmes victimes de violences conjugales, après avoir rencontré une assistante sociale qui leur dit qu’elles peuvent se rendre au commissariat, ne savent pas quoi faire - elles ont peur. Elles ont donc la possibilité de me rencontrer en amont, et nous préparons ensemble le dépôt de plainte.

Depuis 9 ans, avec mes trois autres collègues psychologues du département, nous avons créé un maillage associatif, partenarial, avec les centres médicaux-psychologiques et les personnels sociaux du Val-de-Marne. Ces structures redirigent aussi vers nous les personnes qui en ont besoin.

- Est-ce un métier connu des usagers ?

Disons que c’est connu des professionnels mais peu du grand public. Souvent, on me dit : « Je ne savais pas qu’il y avait un psychologue ! ». On ne s’attend pas à cela dans un commissariat. Les gens se disent que ce n’est pas forcément le lieu, alors que je suis le premier maillon d’un suivi.

- Le dispositif de la PSQ souhaite repenser l’accueil et la prise en charge des victimes dans les commissariats. Est-ce important ?

Oui, c’est indispensable. Le moment de l’accueil est un moment marquant pour les personnes qui viennent. J'échange aussi souvent avec les personnels de l’accueil. Je donne de petits conseils, pour savoir comment réagir dans telle ou telle situation.

- Est-ce un métier prenant ?

Oui. Bien sûr, parfois, les journées sont difficiles, avec des problématiques lourdes, des gens qui vous touchent… Mais c’est riche. Quand des personnes vous disent que depuis qu’ils vous ont vu, ils "revivent", cela fait chaud au cœur. On voit l’évolution.