Durant le confinement, l'accompagnement des femmes victimes de violences conjugables a été une priorité. Partout en France, des permanences ont été ouvertes dans les centres commerciaux. Dans le Val-de-Marne, ce dispositif a été accompagné par Anouk Martin, déléguée départementale en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Nous nous sommes beaucoup concentrées sur le soutien aux associations de lutte contre les violences conjugales du territoire avec lesquelles nous sommes en lien direct quotidiennement pour recenser leurs besoins et éventuelles difficultés rencontrées.
Nous avons veillé à ce qu'aucune femme demandant une mise à l'abri ne se retrouve sans solution d'hébergement et à ce que les auteurs de violences évincés du domicile par un jugement, et qui n'avaient nulle-part où aller, puissent avoir accès à des nuitées d'hôtel pour ne pas être tentés de revenir au domicile, ce qui aurait mis les femmes et les enfants dans des situations impossibles.
Grâce au volontariat de 4 responsables de centres commerciaux et de 3 associations du Schéma Départemental d'Aide aux Victimes, nous avons pu mettre en place 4 permanences dans le Val-de-Marne. L'idée était de construire des binômes de professionnelles de champs différents (juriste, psychologue-victimologue, conseillère conjugale et familiale), afin d'avoir des regards complémentaires sur les situations.
Les femmes qui viennent sur ces permanences, prétextant le fait d'avoir à faire des courses, y trouvent un moment de répit durant lequel elles peuvent s’exprimer, demander des conseils, ou bien même demander une mise en sécurité immédiate.
Notre plus grande réussite a été, à mon sens, le jour où une femme victime de violences depuis 4 ans, ayant vu une de nos affichettes indiquant la permanence au sein du centre commercial, a osé franchir le pas et venir à la rencontre de nos permanencières pour demander de l'aide.
Peut-être le fait de devoir monter ces permanences de A à Z et de tout mettre en œuvre pour qu'elles puissent touchées un maximum de victimes. Étant récemment arrivée sur mon poste, j'avais de nombreux autres défis à relever dont celui de pouvoir construire un véritable lien de confiance avec les associations de terrain.
Ces heures que nous avons passé ensemble sur les dernières semaines ont permis d’accélérer ces contacts, essentiels dans le travail d’une déléguée départementale.